Master and servant
Depuis que je sais courir, mon corps a toujours suivi l’ensemble de mes injonctions sans broncher. Certes, il a parfois fallu une petite période d’apprentissage, mais rien de catastrophique en soi.
Habitué à ce que cette vieille carcasse réponde toujours au quart de tour, j’ai donc très vite appris à ignorer l’ensemble des signes qu’elle pouvait m’envoyer pour me faire réagir (douleurs, signaux du sommeil, etc.). Je me suis juste contenté de lui fournir du carburant, de la laver, voire de passer un peu de temps à l’hôpital pour traiter ses plus gros bobos.
Réduit en esclavage par un esprit oublieux des règles de la physique, ce corps a donc fait de son mieux pendant toutes ces années d’ultra activité physique, de surmenage professionnel ou de manque de sommeil chronique.
Mais un beau jour, l’esclave a réalisé que son maître était allé trop loin, et qu’il était temps de se mutiner ! Car, contrairement à ce que je voulais croire, mon esprit n’était pas armé pour endurer le quart de ce que je faisais subir à mon corps.
Et quand les douleurs ont commencé à me réveiller la nuit, le tyran est rapidement revenu à la raison !
Laisser un commentaire