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Je ne sais plus lire

Comment devient-on relecteur ?

Bien souvent en tombant sur un bouquin qui nous passionne, malheureusement truffé de fautes, à un tel point qu’on doit se faire violence pour poursuivre notre lecture.

Contre toutes attentes, c’est lorsqu’on s’en ouvre à l’éditeur que ce dernier prend la balle au bond : « Que diriez-vous de faire un peu de relecture pour nous, pour éviter que d’autres lecteurs aient les mêmes soucis que vous ? »

C’est en effet comme ça que tout a commencé pour moi, sans la moindre formation, et même sans avoir particulièrement brillé en orthographe et en grammaire sur les bancs d’école.

Et si ma mémoire ne me fait pas défaut, j’ai commis ma première relecture sur un bouquin édité au Khom-Heidon à la fin des années 90, très probablement le roman de Benoît Attinost intitulé La mort dans l’âme. Une chance pour moi qu’un ami relecteur m’ait dirigé vers le Dictionnaire des pièges et difficultés de la langue française signé Jean Girodet. Benoît m’aurait encore plus maudit si je ne l’avais pas acheté !

Avec le recul et les années d’expérience, je vous dirai que pour réussir dans ce métier, il faut avant tout disposer des bons outils (ce fameux dictionnaire et un Petit Robert informatisé), être rigoureux (parce que ça le fait vraiment pas quand le nom des protagonistes changent constamment tout au long du récit), être organisé (parce que les délais sont toujours ultra réduits) et la soif d’apprendre (car il y a tellement de règles et d’exception qu’une vie ne suffira pas à toutes les apprendre).

Bien que cette profession n’ait jamais vraiment été reconnue à sa juste valeur, et encore moins payée décemment, son principal défaut reste avant tout, qu’une fois au turbin, le relecteur n’est tout simplement plus capable de lire un livre comme monsieur tout le monde. Comment voulez-vous vous intéresser au fond quand, avec un peu de chance, une coquille vous saute au visage toutes les minutes ! Si on m’avait prévenu à l’époque, je doute vraiment que j’aurais signé !

Edit : le bouquin truffé de fautes évoqué plus haute n’était autre que Al Amarja, le second supplément de la gamme française d’Over The Edge. Mes yeux en pleurent encore des larmes de sang…

 

alamarja


4 réponses à “Je ne sais plus lire”

  1. Brand dit :

    C’est peu de le dire.
    Je ne te remercie pas :)

  2. FX dit :

    ah si vital que ca le Dictionnaire des pièges et difficultés de la langue française ? Chez moi, il prend un peu la poussière, je n’arrive pas à rentrer dedans. Enfin, je n’ai jamais pris le temps de le potasser.

  3. R of CS dit :

    Si on parle bien tous les deux du Girodet (publié chez Bordas), il est bel et bien indispensable. Pour la bonne et simple raison qu’il compile sous une seule et même couverture toutes les règles d’orthographe méconnues par le grand public. Et son grand avantage, c’est qu’il suffit de chercher un mot, au hasard « quasi », pour connaître la règle qui le concerne (car tout le monde sait qu’on use du tiret uniquement quand quasi est joint à un nom, et jamais quand il est joint à un adjectif).

  4. Sandy dit :

    Il faut souligner aussi que le « Piège et difficultés » est savoureux. Mes chats en ont bouffé un (et pas la version poche, hein), dont j’ai retrouvé le triste cadavre déchiqueté, un beau matin devant mon bureau. J’ai aussitôt réinvesti dans l’édition poche, qui a de plus l’avantage de coûter une bouchée de pain, par rapport à de grosses pavasses indigestes, mal foutues et vendues à prix d’or.

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