L’empreinte du renard
Depuis aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours été passionné par les enquêtes.
La découverte des jeux de rôle dans ma prime jeunesse m’a également donné goût à l’histoire et la découverte des civilisations anciennes et actuelles de notre bonne vieille planète.
Et puis, un jour, j’ai eu la chance de visiter la librairie de Paris, située place de Clichy à Paris. Grâce aux grands amateurs de polars que sont ses libraires, j’ai découvert cette collection au sein de laquelle se côtoient des auteurs du monde entier, qui nous racontent leurs pays au travers d’enquêtes de police.
Après d’excellents moments passés en Chine (Qiu Xiaolong est un des rares auteurs à m’avoir donné faim en lisant), en Russie (Alexandra Marinina), en Suède (Henning Mankell), en Islande (Arnaldur Indriðason) ou aux Etats-Unis (Michael Connelly), j’ai récemment embarqué pour l’Afrique.
Impatient de découvrir le pays Dogon, j’ai naturellement porté mon dévolu sur L’empreinte du renard, le deuxième tome de la série écrite par le regretté Moussa Konaté. Car l’enquête que l’on y confie au commissaire Habib et à l’inspecteur Sosso se déroule justement dans un village de la falaise de Bandiagara !
Confrontés à tout ce qui semble être une malédiction, les deux flics maliens découvrent pour la première fois les terres de cette ethnie qui s’est installée dans cette région hostile il y a plus de 700 ans pour échapper à l’Islam.
Bien que, sur le papier, le pays Dogon fasse partie du Mali, les lois de la république n’y pèsent pas lourd devant les traditions animistes ancestrales. Et comme tout le monde sait que les Dogons sont des sorciers qui peuvent vous tuer sans vous toucher, il n’y a aucune chance que ce cartésien de commissaire élevé à l’école des Blancs puisse tirer cette affaire au clair, n’est-ce pas ?
Une chose est sûre, c’est que L’empreinte du renard plante magnifiquement le décor, et le décalage entre la ville et ces terres isolées, entre l’Islam et l’animisme. L’enquête nous permet de découvrir les fondements de la culture dogon (la société des masques, la divination par les traces laissées par les renards, le togouna, etc.), et ce système de valeur si éloigné de celui pratiqué dans le reste du Mali.
L’empreinte du renard constitue une véritable immersion culturelle avec des personnages aussi bigarrés qu’attachants. Quant à l’enquête, elle est évidemment menée au rythme malien, c’est-à-dire aux antipodes de ce qu’un épisode des Experts vous a habitués !
Bon, c’est pas tout ça, mais La malédiction du Lamantin me fait déjà de l’œil, impatient que je suis de découvrir l’ethnie des Bozos (les maîtres du fleuve Niger) !
Laisser un commentaire