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Au diable le progrès !

Depuis l’enfance, on nous a tellement bassiné sur les bienfaits du progrès technologique qu’on en vient à se demander ce qui peut bien clocher chez nous quand, par malheur, on ne parvient pas à l’adopter.

Prenez le livre numérique. En voilà une invention géniale ! Imaginez, il suffit de posséder une tablette pesant quelques centaines de grammes pour accéder à tout moment à l’ensemble de notre bibliothèque !

Qu’attendez-vous ? Ne soyez pas stupides voyons, échangez-moi illico toute votre bibliothèque contre cette merveille technologique qui, pour exister, ne nécessite l’abattage d’aucun arbre !

Plus sérieusement, j’ai longtemps cherché à comprendre la raison pour laquelle je n’arrivais pas à lire l’intégralité d’un livre sur tablette. J’ai d’abord pensé que c’était une histoire de type d’écran ou de taille de liseuse, puis j’ai naturellement remis en cause le format, qui se contentait de reproduire les caractères du papier. Jusqu’à ce que je m’intéresse à l’essentiel : le plaisir que me procure la lecture depuis ma plus tendre enfance !

Car le plaisir de la lecture ne se résume pas à une suite de caractères absorbés par les yeux et traduits en images dans le fin fond de mon cortex. Le bonheur que me procure le livre c’est avant tout un plaisir des sens (vue, odorat, toucher, voire ouïe quand je vocalise ce que je lis). Et quand je ne lis pas l’ouvrage, j’ai également plaisir à l’observer, à le manipuler, à en détourner son usage (oui, un livre peut se transformer en arme pour écraser des moustiques), ou plus simplement à le posséder ! En bref, chaque tome a une vie propre à laquelle sa version numérique actuelle ne peut prétendre !

Et d’ailleurs, est-ce que le livre numérique mérite vraiment cette appellation de livre ?

Et s’il est l’incarnation du progrès, pourquoi n’exploite-t-il pas toutes les possibilités offertes par son support ? Imaginez l’expérience immersive qu’on obtiendrait si les éditeurs enrichissaient ces fichiers de vidéos, d’ambiances sonores ou je ne sais quoi d’autre tout au long du récit ?

Oui, j’en salive d’avance, mais je ne me berce pas d’illusions non plus. Car tout cela a évidemment un coût ! Et rien ne dit que les éditeurs qui s’engouffreront dans cette brèche recruteront suffisamment d’acheteurs pour amortir cet investissement…

 

P.S. : aussi surprenant que cela puisse paraître, lorsque je relis un manuscrit, je suis incapable de travailler autrement que sur l’ordinateur ! D’un autre côté, je verse des larmes de sang à chaque fois que je suis contraint de corner la page d’un livre, ou de surligner quoi que ce soit dedans…

 

 

audiableleprogres



3 réponses à “Au diable le progrès !”

  1. FX dit :

    Moi aussi je me suis posé plusieurs fois la question. Là où je ne te rejoins pas, c’est que finalement il n’y a pas à choisir. J’ai pris plaisir à lire les nouvelles d’Olivier et d’Eric malgré le fait qu’elles soient informatisées : en fait, elles ne sont pas disponibles sur papier.

    Ca ne m’empêche pas d’aimer comme toi ouvrir un livre pour l’objet, et de le consommer bien différemment. il y a également le fait de pouvoir le manipuler a contrario d’un ordinateur, même en tablette, qui joue beaucoup sur le plaisir.

    Les deux ont leur intérêt, je crois qu’il ne s’agit pas de tout passer en numérique, mais de savoir quoi consommer encore en support physique. Un débat également pour les films ou la musique, ou tous les supports culturels qui se vont numériser en ce moment.

  2. R of CS dit :

    J’ai volontairement poussé le raisonnement sachant que j’utilise les deux supports, et me fais toujours violence pour lire en entier les contenus disponibles exclusivement en numérique comme le livre d’Éric. Mais, quand les ouvrages existent dans les deux formats, le livre papier l’emporte toujours !

  3. FX dit :

    pour une langue que je ne maîtrise pas, je préfère aussi l’informatique : on a le dictionnaire intégré et la possibilité de mettre des notes autant qu’on veut ;)

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